Outre le don de sang et de plaquettes, il est également possible de faire un don de plasma. Mais quelle est l’utilité de ce plasma ? Dans quelles circonstances est-il employé et quelles sont les étapes de traitement avant son utilisation ? En France, le seul établissement qui traite le plasma pour en faire des médicaments est le Laboratoire Français de Biotechnologie (LFB), basé sur le territoire national.
Transformation du plasma en médicaments
Le plasma constitue la composante liquide du sang, c’est-à-dire le fluide jaunâtre extrait après l’élimination des cellules sanguines telles que les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Il joue des rôles physiologiques cruciaux. D’une part, il maintient le volume sanguin, essentiel à la circulation dans le corps. D’autre part, il contient un large éventail de protéines aux fonctions biologiques variées, telles que :
- Les facteurs de coagulation du sang ;
- Les anticorps, cruciaux pour la réponse immunitaire ;
- Les protéines de transport, qui facilitent la distribution des nutriments et des hormones dans le corps.
Fondé en 1994, le LFB est une entreprise pharmaceutique française unique habilitée à traiter le plasma collecté par l’Établissement Français du Sang (EFS) afin de produire des médicaments dérivés du plasma, également appelés biomédicaments. Ces derniers contiennent une ou plusieurs protéines essentielles pour traiter des maladies souvent rares et sévères.
Extraction et purification des protéines du plasma
Le processus de transformation du plasma en médicaments s’appelle le fractionnement et se décompose en plusieurs phases :
- La cryoséparation qui permet de séparer les protéines en deux groupes : d’un côté l’albumine (protéine principale) et les anticorps, et de l’autre les facteurs de coagulation ;
- L’extraction spécifique des protéines nécessaires grâce à des techniques avancées de purification ;
- La sécurisation de la protéine thérapeutique, indispensable à la production du biomédicament, consistant à inactiver et éliminer les agents infectieux potentiels contenus initialement dans le plasma.
Les médicaments ainsi obtenus sont utilisés pour traiter des patients souffrant de maladies rares et graves, comme :
- Les hémophilies et autres troubles de la coagulation ;
- Les déficits immunitaires primaires, tels que le déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X ;
- Les maladies auto-immunes ;
- Les déficits enzymatiques d’origine génétique, tels que le déficit en alpha-1-antitrypsine.
Chaque année, environ 500 000 patients nécessitent ces médicaments en France.
Dépendance de la France vis-à-vis du plasma étranger
Malgré l’importance vitale du plasma pour le traitement de nombreuses maladies, les dons de plasma en France ne suffisent pas à répondre aux besoins des patients nationaux. Selon l’EFS, seulement un tiers des besoins est couvert par le plasma collecté localement, traité ensuite par le LFB. La France doit donc importer 70 % des médicaments dérivés du plasma nécessaires, principalement des États-Unis, où le don de plasma est rémunéré.
En France, le don est volontaire, anonyme et non rémunéré, conforme aux principes éthiques soutenus par les autorités sanitaires, l’EFS et le LFB. Cependant, cette dépendance importante soulève des questions éthiques. Devrions-nous reconsidérer ces principes pour augmenter les dons de plasma et assurer l’autosuffisance ? Le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a examiné cette question et, tout en réaffirmant son engagement envers le principe de gratuité du don, a souligné la nécessité de garantir la souveraineté sanitaire et l’accès équitable aux traitements. Le CCNE a proposé cinq recommandations pour atteindre l’autosuffisance en plasma, incluant une meilleure organisation entre l’EFS et le LFB et la valorisation des donneurs pour reconnaître leur contribution et encourager leur fidélité.
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