Accueil Santé Trouble ou simple trait ? Tout sur la perversion narcissique !

Trouble ou simple trait ? Tout sur la perversion narcissique !

par adm

Introduite dans le domaine psychiatrique par Paul-Claude Racamier dans les années 1980, la perversion narcissique est souvent perçue par certains experts comme une version exacerbée du trouble de la personnalité narcissique. Quelle est la nature exacte de ce trouble ? Et quelle est la pertinence de son extension vers la notion de perversion ? Voici une analyse détaillée.

Le trouble de la personnalité narcissique

À la différence de la perversion narcissique, le trouble de la personnalité narcissique est officiellement reconnu dans les ouvrages de référence en psychiatrie tels que le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), où il est catégorisé comme un trouble de la personnalité. Il figure également dans les systèmes de classification des maladies tel que la CIM-11 (Classification internationale des maladies).

Des recherches épidémiologiques indiquent que ce trouble affecte environ 1,6% de la population globale et qu’il est plus commun chez les hommes que chez les femmes.

Le profil général de ces individus inclut un mode de pensée marqué par la grandeur, un besoin constant d’admiration et un déficit notable d’empathie, des traits qui se manifestent généralement dès le début de l’âge adulte.

Le diagnostic du trouble de la personnalité narcissique est établi lorsque l’individu présente au moins cinq des critères suivants :

  • Mégalomanie : une perception exagérée de leur propre importance et capacités;
  • Des fantasmes persistants de succès, de pouvoir, d’intelligence, de beauté ou d’un amour idéal;
  • Une conviction d’être exceptionnel et unique, fréquentant exclusivement des individus ou des institutions estimés à leur niveau;
  • Un désir constant d’admiration;
  • Une prétention à des droits spéciaux sur autrui;
  • L’utilisation d’autrui pour parvenir à ses propres fins;
  • Un manque d’empathie;
  • Un sentiment que les autres les jalousent;
  • Arrogance et hauteur.

Si ces caractéristiques deviennent chroniques et perturbent significativement les sphères personnelle ou professionnelle de la personne, le diagnostic de trouble de la personnalité narcissique peut être posé.

Exploration de la perversion narcissique

Le terme « perversion narcissique » a été introduit par le psychiatre Paul-Claude Racamier en 1986 dans son texte « Entre agonie psychique, déni psychotique et perversion narcissique », et a été développé dans ses publications subséquentes.

La perversion narcissique est caractérisée par un comportement manipulateur et destructeur qui est intrinsèquement lié au narcissisme.

Un individu atteint de perversion narcissique peut présenter les traits suivants :

  • Manipulation émotionnelle : dévalorisation et contrôle d’autrui pour renforcer son propre ego et pouvoir;
  • Manipulation cognitive : induire chez la victime un sentiment de dépendance et de confusion;
  • Absence d’empathie;
  • Dédoublement de la personnalité : un comportement charmant en public et dominateur en privé, notamment avec le partenaire intime.

La reconnaissance de la perversion narcissique comme un trouble de la personnalité distinct est controversée. Certains spécialistes rejettent l’utilisation du terme car il n’est pas listé comme une pathologie distincte dans les classifications internationales. D’autres professionnels de la santé mentale soutiennent que cette catégorisation est justifiée en raison des comportements pathologiques spécifiques qu’elle englobe, allant au-delà du simple narcissisme.

Les origines de la perversion narcissique

Comme l’a souligné Paul-Claude Racamier, « On ne naît pas pervers, on le devient ». Cela suggère que la perversion narcissique est le résultat d’un apprentissage dès la petite enfance, où divers mécanismes manipulateurs commencent à se former.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce développement, tels que :

  • Le rôle de l’enfant parfait ou mature imposé par les parents, créant ainsi divers « masques » de personnalité;
  • Les expériences traumatisantes telles que l’humiliation, la maltraitance, la négligence, les insultes ou les abus sexuels;
  • Un environnement familial « incestuel » qui empêche l’établissement de limites claires entre le parent abusive et l’enfant.
Le terme « incestuel » a été créé par Paul-Claude Racamier. Il ne désigne pas l’acte incestueux lui-même mais décrit des relations qui en portent les caractéristiques sans en être.

Articles similaires

Laissez un commentaire

Macaille Bien-être

Macaille Bien-être : Votre source de bien-être au quotidien.

 

Découvrez des conseils et astuces pour améliorer votre bien-être général dans tous les aspects de votre vie.

@2024 – Tous droits réservés. Macaille Bien-être