L’épilepsie se classe comme la troisième affection neurologique la plus courante, juste après la migraine et les troubles démentiels. Le traitement médicamenteux joue un rôle prépondérant dans la gestion de cette maladie, avec une grande variété de médicaments anticonvulsivants disponibles. Toutefois, certains de ces médicaments sont critiqués pour leurs risques potentiels durant la grossesse. Voici une explication détaillée.
Epilepsie et choix de traitement anticonvulsivant
Les épilepsies peuvent grandement altérer la santé et la qualité de vie des personnes atteintes. La majorité des patients doivent suivre un traitement anticonvulsivant tout au long de leur vie. En France, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles, incluant :
- Acide valproïque;
- Lamotrigine;
- Carbamazépine;
- Oxcarbazépine;
- Gabapentine;
- Topiramate;
- Lévétiracétam;
- Tiagabine;
- Vigabatrine;
- Prégabaline;
- Zonisamide;
- Lacosamide;
- Eslicarbazépine;
- Pérampanel;
- Rifunamide.
Cependant, plusieurs de ces médicaments, fréquemment utilisés pour traiter l’épilepsie, sont connus ou suspectés d’avoir des effets délétères sur le fœtus (effets tératogènes, malformations congénitales, troubles du développement, etc.). Certains sont clairement contre-indiqués pendant la grossesse, tandis que d’autres sont encore à l’étude. Avec le temps, la compréhension de l’impact des anticonvulsivants sur la santé fœtale et infantile s’améliore, amenant les autorités de santé publique à ajuster les conditions de prescription et de délivrance de certains de ces médicaments.
Classification des anticonvulsivants selon leur risque durant la grossesse
Des recherches répétées sur les impacts des anticonvulsivants durant la grossesse ont conduit les autorités sanitaires à classer ces médicaments selon leur risque de provoquer des malformations congénitales ou des troubles neurodéveloppementaux chez les enfants exposés in utero.
Les médicaments anticonvulsivants ont été répartis en quatre catégories :
- Médicaments pour lesquels le risque de malformations et de troubles neurodéveloppementaux est prouvé, comme l’acide valproïque, le topiramate et la carbamazépine;
- Médicaments pour lesquels le risque de malformations est établi mais pas celui des troubles neurodéveloppementaux, par manque de données, comme pour la prégabaline;
- Médicaments pour lesquels les données actuelles sont insuffisantes pour établir un niveau de risque, comme la gabapentine, l’oxcarbazépine ou le zonisamide;
- Médicaments pour lesquels aucun risque n’a été identifié, comme la lamotrigine ou le lévétiracétam.
Cette classification aide à définir les conditions de prescription et de délivrance des anticonvulsivants pour les femmes en âge de procréer et aide le médecin à choisir le traitement le plus approprié pour chaque patiente.
Implication également des hommes…
L’acide valproïque est formellement contre-indiqué pendant la grossesse depuis plusieurs années, et les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace et présenter un test de grossesse négatif pour renouveler leur prescription mensuellement. Un programme de prévention de la grossesse (PPG) a été mis en place pour que tous les professionnels de santé (neurologues, médecins généralistes, pharmaciens, infirmiers) puissent vérifier la possibilité de continuer le traitement.
Ce dispositif a été étendu à d’autres anticonvulsivants connus pour leurs risques durant la grossesse. Depuis le 6 janvier 2025, les conditions de prescription et de délivrance ont été renforcées pour l’acide valproïque et ses dérivés, la carbamazépine, et le topiramate. Pour la carbamazépine, l’information destinée aux femmes en âge de procréer a été améliorée par l’introduction d’une attestation d’information partagée. Pour l’acide valproïque et ses dérivés, le formulaire précédent d’accord de soins a été remplacé par cette attestation. Les hommes sont également inclus dans ce dispositif, avec une information renforcée et une restriction de la prescription initiale. Il est recommandé d’éviter tout traitement chez l’homme par l’acide valproïque ou ses dérivés dans les trois mois précédant la conception, car des troubles neurodéveloppementaux peuvent survenir chez les enfants dont le père a été traité par ces médicaments dans les trois mois avant la grossesse.
L’article sur les risques avérés des anticonvulsivants pour le fœtus a été publié en premier sur Santé sur le Net, votre source d’information médicale.
Articles similaires
- Grossesse sans tabac : découvrez les solutions pour arrêter de fumer!
- Découvrez les premiers signes de grossesse : à quoi s’attendre ?
- Attention : Risque d’hémorragie avec AINS et anticoagulants !
- Alerte Santé : Quels sont les Signes Préoccupants du Reflux Gastro-Œsophagien ?
- Huile de palme: un danger toxique pour les neurones révélé dans la sclérose en plaques!