En France, environ 4 à 5 % des adultes sont affectés par la dermatite atopique, une affection chronique inflammatoire de la peau caractérisée par des éruptions récurrentes. Cette pathologie altère considérablement la qualité de vie des personnes touchées. Toutefois, avec l’introduction de nouveaux traitements et la mise à jour des lignes directrices par la Société française de dermatologie, la gestion de cette maladie connaît des évolutions significatives. Cet article propose un panorama des progrès récents.
À propos de la dermatite atopique
La dermatite atopique, également connue sous le nom d’eczéma atopique, est une maladie non transmissible qui se manifeste par des lésions inflammatoires de la peau, alternant avec des périodes de rémission. Elle commence souvent durant la petite enfance et peut se prolonger jusqu’à l’âge adulte.
Elle est causée par plusieurs facteurs :
- Une predisposition génétique pour les affections atopiques,
- Une détérioration de la barrière cutanée (déficience en lipides, anomalies de la filaggrine),
- Une réactivité accrue du système immunitaire face à des allergènes environnementaux (acariens, poils d’animaux, pollens, etc.).
Les symptômes de la dermatite atopique varient selon l’âge :
- Pour les nourrissons : plaques rouges et suintantes principalement sur les joues, le front, les bras et les jambes,
- Pour les enfants : atteinte des plis cutanés (coudes, genoux) et peau sèche et épaissie,
- Pour les adultes : formes persistantes principalement sur les mains, le visage, les plis ou sur de larges zones du corps.
Les facteurs tels que le stress, les produits irritants, la chaleur ou certaines infections peuvent déclencher ou aggraver les symptômes.
Nouvelles orientations pour le traitement de la dermatite atopique
La gestion de la dermatite atopique varie en fonction de la gravité de la maladie et s’appuie sur différentes approches thérapeutiques locales ou systémiques.
Pour les cas légers à modérés
Les dermocorticoïdes demeurent le traitement de base lors des poussées, avec une application quotidienne sur les zones affectées. Ils sont efficaces et sûrs lorsqu’ils sont bien utilisés.
Les inhibiteurs topiques de la calcineurine, tels que le tacrolimus, sont conseillés pour prolonger le traitement ou pour l’appliquer sur des zones délicates comme les paupières ou la région ano-génitale.
Un traitement proactif, consistant en deux applications hebdomadaires sur les zones susceptibles de présenter des lésions, peut réduire la fréquence des récidives.
Pour les cas sévères
Les cas graves de dermatite atopique bénéficient d’une gamme thérapeutique élargie. Si les traitements locaux sont insuffisants ou si l’utilisation de dermocorticoïdes devient excessive, un traitement systémique peut être envisagé.
- La ciclosporine, un immunosuppresseur à action rapide, reste le traitement de premier choix pour une durée maximale d’un an.
- Si cela échoue, six autres options sont disponibles, dont
- biothérapies injectables : dupilumab, tralokinumab, lebrikizumab
- Inhibiteurs de Janus kinase (JAKi) par voie orale : abrocitinib, baricitinib, upadacitinib
Le choix du traitement dépend du profil du patient (âge, comorbidités, projet de grossesse), avec une préférence pour la photothérapie ou la ciclosporine chez les personnes âgées ou les femmes enceintes.
Soins quotidiens et soutien aux patients
En complément des traitements, une routine de soins adaptée est cruciale pour prévenir les poussées :
- Douches brèves à l’eau tiède (moins de 10 minutes),
- Utilisation de nettoyants doux ou sans savon,
- Application quotidienne d’un émollient pour renforcer la barrière cutanée,
- Éviction des facteurs irritants comme la laine, les parfums, la chaleur excessive et la transpiration prolongée.
Le soutien aux patients inclut également la prise en compte de l’impact psychologique de la maladie : démangeaisons, perturbations du sommeil, gêne esthétique… Les ateliers d’éducation thérapeutique aident à comprendre la maladie, à gérer les traitements et à améliorer l’adhésion aux soins.
Enfin, il est crucial de combattre la corticophobie : lorsqu’ils sont utilisés correctement, les dermocorticoïdes ont très peu d’effets secondaires. La SFD propose des outils pratiques aux professionnels et aux patients, incluant des fiches d’information, un score de sévérité et un algorithme de décision.
La gestion de la dermatite atopique continue de progresser grâce à de nouveaux traitements systémiques et à une meilleure reconnaissance de son impact sur la vie quotidienne. Combinaison d’un traitement adapté, d’une routine de soins appropriée et d’un soutien personnalisé permet d’améliorer significativement la qualité de vie des patients, quelle que soit la sévérité de leur maladie.
L’article sur la prise en charge de la dermatite atopique avec les dernières recommandations a été publié en premier sur Santé sur le Net, au cœur de l’information médicale.
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