Les allergies dues aux pollens, notamment de graminées, de bouleau, ou de cyprès, sont bien documentées et suivies, surtout au printemps. Cependant, certaines espèces végétales moins célèbres peuvent également provoquer des réactions allergiques, parfois graves, que l’on nomme allergies polliniques atypiques. Ces allergies, souvent méconnues et donc peu diagnostiquées, peuvent réduire considérablement la qualité de vie des personnes affectées. Une meilleure connaissance de ces allergies permettrait un diagnostic précoce et une gestion efficace.
Comprendre les allergies polliniques atypiques
Les allergies polliniques atypiques sont causées par des pollens non conventionnels, moins courants que ceux typiquement associés aux allergies saisonnières. Elles apparaissent souvent dans des situations particulières telles qu’une exposition fréquente ou de proximité à certaines plantes dans un jardin, un lieu de travail, ou dans des zones où certaines espèces deviennent prolifiques, comme le mûrier à papier au nord de l’Italie.
Un pollen doit généralement satisfaire plusieurs critères selon les postulats de Thommen pour être considéré comme allergène :
- être produit en abondance,
- être anémophile (transporté par le vent),
- contenir des protéines allergènes,
- provenir d’une plante couramment répandue.
Toutefois, les pollens responsables de ces allergies atypiques ne répondent pas toujours à ces critères, ce qui explique pourquoi ces conditions sont souvent appelées pollinoses de proximité ou pollinoses sporadiques et sont fréquemment mal identifiées.
Les plantes souvent incriminées incluent :
- Des fleurs telles que le mimosa, la camomille, le chrysanthème, le lys ou la rose.
- Des herbes telles que le pissenlit, la roquette sauvage, le plantain.
- Des plantes spécifiques comme le lupin, le papyrus, ou encore le roseau.
Symptômes, diagnostic et gestion des pollinoses atypiques
Les symptômes des allergies polliniques atypiques sont semblables à ceux des allergies saisonnières : rhinite, conjonctivite, toux, crises d’asthme, et parfois urticaire. Dans de rares cas, des réactions anaphylactiques peuvent survenir, notamment après contact avec le pollen de lupin ou de rose. Certains métiers tels que fleuristes, horticulteurs, viticulteurs, jardiniers, ou encore musiciens utilisant des anches en roseau, sont davantage exposés.
Le diagnostic commence par une évaluation précise de l’exposition. Des tests cutanés avec des extraits de pollen et le dosage d’IgE spécifiques peuvent aider à confirmer la sensibilisation, bien que tous les allergènes ne soient pas toujours disponibles pour ces tests.
Le traitement comprend principalement des mesures symptomatiques : antihistaminiques, corticoïdes locaux, bronchodilatateurs. Néanmoins, éviter la plante en cause reste la stratégie la plus efficace.
Prévention des allergies polliniques atypiques
Il est crucial de limiter l’exposition en connaissant mieux les plantes de son environnement. Voici quelques mesures simples pour atténuer les symptômes :
- Éviter de planter des espèces connues pour être allergisantes,
- Porter un masque lors du jardinage ou de la manipulation de fleurs,
- Se laver les mains, les cheveux et changer de vêtements après avoir été exposé,
- Aérer prudemment son domicile si des plantes allergisantes sont proches,
- Consulter un allergologue si les symptômes persistent, même en dehors des périodes habituelles de pollinisation.
Le changement climatique et les modifications des écosystèmes pourraient augmenter ces risques. Éduquer les patients, former les professionnels de santé et surveiller les espèces émergentes sont essentiels pour prévenir ces allergies souvent ignorées.
Les allergies polliniques atypiques demeurent peu connues et souvent non diagnostiquées, affectant significativement la qualité de vie. En augmentant la vigilance, en adaptant les tests diagnostiques et en adoptant de bonnes pratiques, il est possible de les identifier plus efficacement et d’offrir une gestion appropriée.
Cet article intitulé Allergies polliniques atypiques : mieux les connaître pour mieux les prévenir est originalement publié sur Santé sur le Net, votre source d’information médicale.
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