Description détaillée des cas de rougeole en France
La propagation de la rougeole connaît une recrudescence significative à l’échelle mondiale. En mars 2024, l’Organisation mondiale de la Santé a signalé une augmentation préoccupante du nombre de cas en Europe, avec un bilan de 127 350 cas, soit le double par rapport à 2023.
La situation en France est particulièrement préoccupante, les cas ayant quadruplé entre 2023 et 2024.
En 2024, 483 cas de rougeole ont été identifiés en France, issus de 68 clusters épidémiques répartis dans 62 départements, avec une concentration notable en Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France et Occitanie. En comparaison, seulement 7 clusters épidémiques avaient été enregistrés en 2023.
Ces regroupements de cas ont principalement touché les crèches, les écoles, les cercles familiaux et certains camps de Roms.
Les tranches d’âge les plus affectées incluent les jeunes enfants et les jeunes adultes.
Il est important de noter que 75 cas, soit 15,5% du total des cas, concernaient des bébés de moins d’un an. Cette augmentation est attribuable à plusieurs clusters apparus dans des crèches.
Globalement, en 2024, l’âge médian des personnes affectées était de 13 ans, avec 48% des cas de plus de 15 ans et 27% âgés de 1 à 14 ans.
144 cas ont nécessité une hospitalisation en raison de la sévérité de leurs symptômes, dont 7 en réanimation.
Les hospitalisations ont principalement concerné les enfants de moins de 5 ans et les adultes de plus de 30 ans. 66 patients ont souffert de complications, dont 42 de pneumopathies, mais aucun décès n’a été rapporté.
La rougeole, un fléau sans frontières
Sur les 483 cas recensés, 84 étaient des cas importés, et plus de la moitié de ces derniers n’étaient pas vaccinés. Cela représente presque le triple des cas importés en 2023, qui étaient alors au nombre de 31.
Les cas importés en 2024 provenaient de 24 pays différents sur tous les continents, à l’exception des Amériques. Un tiers de ces cas étaient en provenance de pays tels que la Roumanie, le Maroc et l’Italie.
Ces cas importés ont entraîné la formation de 13 clusters épidémiques, comprenant entre 1 et 52 cas. Au total, 157 cas étaient soit importés, soit liés à une importation, ce qui représente un tiers des cas déclarés en France.
Selon Santé Publique France : « La recrudescence des cas importés ou liés à une importation témoigne de la reprise de la circulation de la rougeole dans le monde et du risque de réapparition en France. »
Des lacunes persistantes dans la vaccination
Les autorités de santé rappellent que le taux de couverture vaccinale nécessaire pour éradiquer le virus est de 95%, un objectif encore loin d’être atteint dans plusieurs régions.
En 2024, parmi les 300 personnes éligibles à la vaccination (âgées d’au moins un an et nées après 1980) et dont le statut vaccinal était connu, 64% n’étaient pas vaccinées malgré les recommandations sanitaires. 15% avaient reçu une dose, 18% deux doses et 3% étaient vaccinées sans que le nombre exact de doses ne soit précisé.
La meilleure couverture vaccinale est observée chez les nourrissons, frôlant les 95% requis. Cependant, elle reste insuffisante chez les enfants de moins de 5 ans et chez les jeunes adultes.
Il est crucial de rappeler que la vaccination ROR en deux doses offre plus de 96% de protection.
Santé publique France insiste sur la nécessité d’un rattrapage vaccinal massif, particulièrement chez les jeunes adultes nés après 1980 et pour les enfants et adolescents fréquentant des établissements collectifs.
La recrudescence de la rougeole en 2024 met en lumière des lacunes significatives dans la couverture vaccinale, en particulier chez les nourrissons, les adolescents et les jeunes adultes. La vaccination ROR en deux doses demeure le moyen le plus efficace de prévenir les formes sévères de la maladie et de limiter sa propagation.
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