Comprendre le SADS et identifier les populations à risque
La mort subite d’origine cardiaque est un problème de santé publique majeur, touchant entre 50 et 100 personnes sur 100 000 chaque année.
Le syndrome de mort subite arythmique (SADS) se caractérise par un décès inattendu dû à des troubles cardiaques, sans cause évidente même après une autopsie. Il affecte surtout les jeunes adultes en apparence sains et sans antécédents médicaux notables.
Une étude suédoise nommée SUDDY a observé 903 cas de décès cardiaques soudains chez des individus de 0 à 35 ans entre 2000 et 2010. Le SADS était responsable de 22 % de ces décès, majoritairement chez les hommes (67 %) avec un âge médian de 23 ans. Les contextes de ces décès étaient variés :
- 42 % pendant des activités quotidiennes,
- 38 % durant le sommeil,
- 12 % lors d’un exercice physique.
Identifier les signaux d’alarme : des symptômes critiques
L’étude révèle que dans plus de la moitié des cas, des symptômes précurseurs tels que des palpitations, des évanouissements, des nausées, de la fièvre ou des signes d’infection étaient présents.
- 33 % des victimes avaient consulté un médecin ou avaient été hospitalisées dans les six mois précédant leur décès (contre 24 % pour des individus en bonne santé),
- 4,2 % avaient été hospitalisés suite à une syncope (contre 0,41 %),
- 3,5 % pour des convulsions (contre 0,14 %),
- 11 % présentaient une pathologie cardiaque déjà diagnostiquée,
- 18 % avaient un ECG anormal, souvent indiquant une pré-excitation,
- 17 % souffraient de troubles psychiatriques et 11 % prenaient des psychotropes.
Ces éléments mettent en lumière l’importance de rester vigilant face à des symptômes qui peuvent sembler anodins ou des consultations médicales récurrentes.
Prévention et mesures de sauvegarde : agir pour protéger
Les chercheurs suédois insistent sur la nécessité de reconnaître ces signes avant-coureurs pour identifier les individus à risque, particulièrement lors d’examens de santé ou de contrôles médicaux sportifs.
Une recherche italienne, analysant 50 vidéos d’athlètes ayant subi un arrêt cardiaque en pleine activité, montre que 70 % des incidents sont survenus lors d’un effort modéré. Avant de s’effondrer, plusieurs signes précurseurs ont été notés : perte d’équilibre, démarche instable, regard fixe, ou difficultés respiratoires.
Un aspect crucial est la réaction immédiate aux urgences. Dans aucun cas, les témoins n’avaient entamé les manœuvres de réanimation cardio-pulmonaire (RCP). L’étude souligne l’importance de former le public à la RCP et de rendre les défibrillateurs accessibles, augmentant significativement les chances de survie.
Le syndrome de mort subite arythmique peut être en partie prévisible. En reconnaissant et en prenant au sérieux les signaux d’alerte, en améliorant le dépistage et en promouvant les gestes de premiers secours, il est possible de prévenir certains de ces décès tragiques. Cette vigilance est cruciale, spécialement pour les jeunes adultes qui semblent en parfaite santé.
Cet article, initialement publié sur Santé sur le Net, met en lumière l’importance de la détection précoce et de la prévention dans le cas de la mort subite chez les jeunes.
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