D’après les informations fournies par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), actuellement, environ 700 000 Français utilisent des analogues du GLP-1 (glucagon-like peptide-1), contre 100 000 en 2016. La tendance croissante à prescrire cette famille de médicaments, qui régulent le taux de sucre dans le sang, suggère que le nombre d’utilisateurs pourrait dépasser le million dans les prochaines années. Une étude récente menée aux États-Unis a révélé que les analogues du GLP-1 diminuent le risque de complications après une intervention chirurgicale chez les patients diabétiques. Analyse détaillée.
Présentation des analogues du GLP-1
Les analogues du peptide 1 de type glucagon (GLP-1 ou glucagon-like peptide-1), aussi appelés « mimétiques de l’incrétine », sont fréquemment utilisés dans le traitement du diabète.
Dans le corps humain, le GLP-1 stimule la production et la libération d’insuline (une hormone abaissant le sucre dans le sang) par les cellules β des îlots pancréatiques lors des repas. Cette action, connue sous le nom d’effet « incrétine », est dépendante de la glycémie, c’est-à-dire du niveau de glucose dans le sang.
Voici quelques exemples d’analogues du GLP-1 prescrits pour les diabétiques : sémaglutide, exenatide, dulaglutide, insuline dégludec et liraglutide. En France, six analogues du GLP-1 sont disponibles sur le marché, y compris l’Ozempic (sémaglutide) fabriqué par la société danoise Novo Nordisk.
Ces médicaments régulent la glycémie en se liant aux récepteurs de l’hormone GLP-1, une hormone qui non seulement contrôle le glucose sanguin mais aussi l’appétit.
Selon l’ANSM, leur prescription est indiquée pour :
- Le traitement du diabète de type 2 mal contrôlé ;
- La gestion du poids dans les cas d’obésité.
Détails de l’étude rétrospective
L’équipe de recherche américaine, dirigée par Jason Spector du département chirurgical de l’Hôpital Universitaire de Cornell à New York, a examiné les dossiers médicaux anonymisés de près de 75 000 interventions chirurgicales effectuées sur 22 000 patients diabétiques de type 1 et de type 2 sur une période de trois ans et demi. (aux États-Unis, les aGLP-1 sont aussi prescrits, en dehors de leur autorisation de mise sur le marché, à des patients atteints de diabète de type 1).
Sur l’ensemble de ces patients diabétiques, 27.2% étaient traités avec des analogues du GLP-1.
Ils ont analysé ces données pour évaluer les statistiques relatives aux complications post-chirurgicales, incluant les réadmissions hospitalières, les réouvertures de plaies, la fréquence et la gravité des hématomes, les saignements et les infections.
Réduction des risques de réadmissions et de complications
Les résultats de l’étude rétrospective indiquent que les patients diabétiques sous traitement à base d’analogues du GLP-1 présentent un risque moindre de complications post-chirurgicales par rapport à ceux qui n’en prennent pas.
Selon les chercheurs, les analogues de GLP-1 « ne devraient pas augmenter les complications post-opératoires », et pourraient même « réduire le risque de certaines d’entre elles ».
Les patients diabétiques opérés et sous traitement à base d’analogues du GLP-1 ont :
- 12 % moins de risque de réadmission hospitalière dans le mois suivant l’opération ;
- 29 % moins de risque de réouvertures de plaies dans les six mois suivant l’opération ;
- 56 % moins d’hématomes sur le site opératoire dans les 180 jours suivant l’intervention.
Pour les saignements et les infections, les niveaux de risque sont similaires entre les deux groupes de patients, ceux traités avec des analogues du GLP-1 et les autres.
Les chercheurs doivent maintenant déterminer comment les analogues du GLP-1 protègent les patients diabétiques des complications post-chirurgicales (le GLP-1 favoriserait-il la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, la réduction de l’inflammation ou de la coagulation ?) et comment cette réduction des risques se manifeste chez les individus non diabétiques prenant du GLP-1.
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