Selon les informations rapportées par la Haute Autorité de Santé, en 2019, environ 16 millions de personnes en France ont reçu des traitements à base d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Cependant, il est à noter que plus de la moitié de ces prescriptions n’étaient pas nécessaires du point de vue médical. Cette situation est préoccupante étant donné que les IPP peuvent entraîner des effets secondaires significatifs et interagir avec d’autres médicaments. Dans ce contexte, la recherche se tourne vers de nouvelles molécules actives, notamment les bloqueurs compétitifs de l’acide par le potassium (P-CABs), qui montrent un grand potentiel.
Les différentes catégories de médicaments gastroprotecteurs
Actuellement, plusieurs types de médicaments gastroprotecteurs sont utilisés, notamment :
- Les antiacides qui agissent localement, tels que les alginates ;
- Les pansements gastriques ;
- Les antihistaminiques H2, employés dans le traitement du reflux gastro-œsophagien ;
- Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), souvent prescrits avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour réduire les risques de complications gastriques.
Ces médicaments fonctionnent de manières différentes. Récemment, les chercheurs ont développé les P-CABs, une nouvelle génération d’anti-sécrétoires qui, comme les IPP, ciblent les pompes à protons dans l’estomac afin de diminuer la production d’acide chlorhydrique. Cependant, leur mode d’action diffère de celui des IPP.
Nouvelle génération d’anti-sécrétoires gastriques
Cette nouvelle catégorie de médicaments inclut des substances telles que le zastaprazan, le vonoprazan, le tegoprazan et le fexuprazan. Des études cliniques ont comparé leur efficacité à celle des IPP traditionnels comme l’oméprazole et l’ésoméprazole. Les résultats montrent que les P-CABs agissent plus rapidement, leur effet est plus marqué et dure plus longtemps, particulièrement dans le traitement de l’œsophagite érosive. Par exemple, le zastaprazan peut réguler le pH de l’œsophage pendant 24 heures.
Ces nouveaux médicaments pourraient être utilisés pour traiter divers troubles digestifs :
- L’œsophagite ;
- L’infection par Helicobacter pylori ;
- Le reflux gastro-œsophagien ;
- Les ulcères gastro-duodénaux.
Les P-CABs : une alternative future aux IPP ?
Un autre avantage des P-CABs est leur profil de sécurité, qui semble présenter moins d’effets indésirables que les IPP. Ces derniers sont notamment associés à des effets secondaires comme la malabsorption de la vitamine B12 ou des problèmes rénaux. De plus, leur surprescription entraîne une augmentation des risques d’interactions médicamenteuses, notamment avec des médicaments tels que les antiagrégants plaquettaires ou les immunosuppresseurs.
Les P-CABs, disponibles en Asie depuis 2015, pourraient offrir une alternative, notamment pour les patients dont les troubles digestifs ne répondent pas aux traitements classiques. Aux États-Unis, le vonoprazan a été approuvé par la Food and Drug Administration en 2024, mais à ce jour, aucun P-CAB n’a encore reçu d’autorisation en Europe.
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