Accueil Santé Déni de grossesse : ces femmes sont-elles vraiment prédisposées ? Découvrez la vérité !

Déni de grossesse : ces femmes sont-elles vraiment prédisposées ? Découvrez la vérité !

par adm

Un phénomène surprenant et peu commun, le déni de grossesse se manifeste lorsqu’une femme enceinte n’est pas consciente de sa condition. Ce sujet, qui suscite à la fois curiosité et questionnements, est analysé ici avec l’aide du Dr Julien Dumesnil, gynécologue obstétricien à l’hôpital Ramsay Santé d’Antony.

Selon le Dr Dumesnil, le déni de grossesse se définit par une ignorance totale de l’état de grossesse par la femme concernée. Ce n’est ni un acte délibéré, ni une réaction de déni face à la réalité. « Il s’agit d’une méconnaissance authentique de l’état de grossesse, reflétant un processus psychologique profond », précise-t-il.

En France, le phénomène est estimé toucher entre 1 et 3 femmes sur 1 000 accouchements. « Bien que ce ne soit pas un événement quotidien en maternité, ce n’est pas non plus totalement rare », ajoute le spécialiste.

Des symptômes de grossesse non apparents

L’absence de symptômes habituels de grossesse rend ce phénomène particulièrement troublant. « Les femmes ne ressentent pas de nausées, ne prennent pas conscience de leur prise de poids et ne sentent pas les mouvements fœtaux. Il arrive même que les menstruations continuent », explique le Dr Dumesnil.

Dans certains cas, le corps ne trahit pas la grossesse : « J’ai pris en charge une patiente qui ignorait sa grossesse jusqu’à deux heures avant d’accoucher d’un bébé pesant 3,4 kg », témoigne-t-il. Ces accouchements peuvent donc se dérouler de manière précipitée, à domicile ou aux urgences, sans préparation ni accompagnement médical préalable.

Aucun profil prédéfini, mais des facteurs prédisposants

Le Dr Dumesnil souligne qu’il n’y a pas de profil type pour les femmes susceptibles de vivre un déni de grossesse. « Cela peut concerner n’importe qui, de l’adolescente à la mère de famille, en passant par des cadres de 40 ans », dit-il. Toutefois, certains facteurs semblent prédisposer au déni, tels que les traumatismes psychiques, une enfance perturbée ou un environnement familial strict.

Il mentionne aussi des conflits internes liés au désir ou au refus d’avoir un enfant, qui peuvent jouer un rôle significatif dans le déni de grossesse.

Un mécanisme de défense psychologique

Le déni de grossesse peut être interprété comme un mécanisme de défense psychologique, selon le Dr Dumesnil. Ce processus mental inconscient aide à éviter un conflit interne perçu comme insurmontable. « Cela ressemble à ce que l’on observe chez certains patients atteints de cancer qui préfèrent ignorer les signes avant-coureurs », explique-t-il.

Cette « amnésie corporelle » peut être extrême, au point où certaines femmes ne ressentent pas les contractions et peuvent se retrouver en salle d’accouchement sans avoir eu le moindre soupçon de leur état.

Quand le corps cache la vérité

Le corps peut également contribuer au déni. Il arrive que les menstruations se poursuivent et que le ventre ne s’arrondisse pas significativement. De plus, la manière dont ces femmes se comportent ne trahit pas leur grossesse, une absence totale de modification comportementale typique chez les femmes enceintes.

Le Dr Dumesnil met en avant la variabilité de la proprioception, la perception qu’a une personne de son propre corps, qui diffère d’un individu à l’autre.

Des implications médicales sérieuses

L’un des principaux dangers du déni de grossesse est l’absence de suivi médical. « Aucune échographie, aucune surveillance des anomalies fœtales, aucune prévention de maladies, et aucune préparation à l’accouchement », énumère le Dr Dumesnil. À la naissance, les bébés issus de ces grossesses nécessitent des soins médicaux immédiats et approfondis.

Un soutien empathique et sans jugement

Le soutien psychologique est crucial et doit être proposé avec tact. L’objectif est de dénouer les fils de l’expérience vécue, en toute bienveillance. Bien que les causes puissent parfois rester floues, il est essentiel de poursuivre les recherches.

Les récidives sont possibles, surtout si les facteurs de vulnérabilité demeurent. Les expériences traumatisantes, notamment durant l’enfance, peuvent être réactivées par la grossesse.

Un appel à la bienveillance

Le Dr Dumesnil adresse un message de compréhension à celles qui ont vécu ou vivent un déni de grossesse : « Ce n’est ni une erreur ni un signe de faiblesse. Il est important de reconnaître que notre psychisme peut nous échapper. Comprendre et se pardonner sont fondamentaux, tout comme le fait de chercher de l’aide. »

Articles similaires

Laissez un commentaire

Macaille Bien-être

Macaille Bien-être : Votre source de bien-être au quotidien.

 

Découvrez des conseils et astuces pour améliorer votre bien-être général dans tous les aspects de votre vie.

@2024 – Tous droits réservés. Macaille Bien-être