Certaines femmes rapportent éprouver des changements physiques, hormonaux et émotionnels suite à l’arrêt de leur contraception orale. Explorons ensemble ces ajustements temporaires résultant d’un rééquilibrage hormonal naturel.
Réapparition du cycle menstruel et persistance de certains symptômes
Il est courant que le corps d’une femme mette entre un et deux mois après la cessation de la pilule contraceptive pour reprendre une production stable d’œstrogènes et de progestérone.
La pilule contraceptive inhibe les fluctuations hormonales naturelles et les hormones qu’elle contient interviennent dans le corps en stoppant l’ovulation (pour les pilules combinées), en empêchant la nidation de l’œuf dans l’utérus et en induisant un épaississement de l’endomètre. Les répercussions de l’arrêt de la pilule diffèrent selon le type de pilule utilisée et la sensibilité individuelle de la femme.
Une fois la pilule arrêtée, le corps recommence à fonctionner de manière naturelle. Les changements suivants sont souvent observés :
- Menstruations : elles peuvent réapparaître de 4 à 7 jours après l’arrêt de la pilule à la fin de la plaquette ou dans un délai de 2 à 4 semaines en cas d’arrêt en cours de plaquette. Une absence de menstruation après plusieurs cycles nécessite une consultation chez un gynécologue ;
- Saignements : tout saignement hors cycle doit amener à consulter ;
- Ovulation : elle peut reprendre rapidement ou après plusieurs mois. Si vous ne souhaitez pas concevoir, il est crucial de choisir une autre méthode contraceptive.
Certains symptômes persistants peuvent réapparaître ou s’intensifier après l’arrêt de la pilule :
- Syndrome prémenstruel : manifestations physiques telles que sensibilité des seins, maux de dos, rétention d’eau, douleurs abdominales, crampes, ballonnements et constipation ;
- Effets psychiques du syndrome prémenstruel : irritabilité, fatigue, anxiété, insomnies ;
- Menstruations abondantes ;
- Problèmes dermatologiques : acné, chute de cheveux temporaire, augmentation de la pilosité ;
- Réapparition des symptômes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Quels changements hormonaux et émotionnels ?
La reprise de la production naturelle d’œstrogènes et de progestérone entraîne des effets variés. Certaines femmes constatent des changements significatifs, tandis que d’autres ne remarquent aucune différence.
Certaines femmes témoignent de fluctuations d’humeur, d’une légère anxiété ou, à l’inverse, d’une amélioration de l’énergie, de l’humeur et de la vitalité générale. Ces troubles de l’humeur sont fréquents dans les premières semaines suivant l’arrêt de la pilule.
Chez d’autres, une augmentation du désir sexuel peut être observée, car la pilule (oestroprogestative) réduit le niveau de testostérone. De plus, l’arrêt de la pilule entraîne une hausse du pic d’estradiol lors de l’ovulation, un phénomène connu pour stimuler la libido.
Les changements hormonaux peuvent également provoquer des céphalées, en lien avec la baisse des œstrogènes juste avant les menstruations.
Concernant le poids, les retours varient selon les individus et le type de pilule utilisée.
Conseils après l’arrêt de la pilule
Si vous envisagez d’arrêter votre contraception orale, il est recommandé de :
- Choisir une autre méthode contraceptive si vous ne désirez pas tomber enceinte ;
- Surveiller vos cycles menstruels pour mieux comprendre le rétablissement de votre équilibre hormonal naturel.
Il est conseillé de consulter un professionnel de santé si :
- Vous n’avez pas de menstruations sur une longue période (3 mois) ou si elles sont douloureuses ;
- Vous rencontrez des symptômes perturbants ou invalidants (acné sévère, douleurs dorsales et abdominales, dépression, malaises ou prise de poids importante) ;
- Vous suspectez un dérèglement hormonal ;
- Vous faites face à une infertilité ;
- Vous observez des symptômes qui étaient absents avant la prise de la pilule.
Il est crucial de consulter un professionnel qui pourra prescrire des examens complémentaires (bilan hormonal, analyses sanguines, échographies abdominales et pelviennes) pour exclure, entre autres, des pathologies telles que l’endométriose ou le SOPK.
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