Saignements de nez fréquents : Quand faut-il s’alarmer ?

Le saignement de nez, également appelé épistaxis, est généralement un phénomène inoffensif résultant d’une hémorragie des muqueuses des cavités nasales. Il est estimé que 60% des Français expérimenteront un saignement de nez au moins une fois dans leur vie. Mais quels symptômes devraient nous alerter ? Et quelles maladies peuvent être liées à l’épistaxis ? Voici un éclairage sur les éléments essentiels à connaître.

Qu’est-ce qu’un saignement de nez ?

La membrane muqueuse des fosses nasales est riche en capillaires sanguins délicats, susceptibles de saigner sous l’effet d’une pression ou l’utilisation de certains produits, facilitant ainsi la guérison et l’arrêt du saignement. Ce dernier peut se manifester soit par l’avant, s’écoulant d’une ou des deux narines, soit par l’arrière, coulant vers la gorge.

La majorité des saignements nasaux proviennent de la partie antérieure du nez, là où se trouve une concentration élevée de vaisseaux sanguins connue sous le nom de « tache vasculaire dense », facilement identifiable et accessible. Dans la plupart des cas, ces saignements sont anodins et se résorbent rapidement sans complications.

Dans quels cas s’inquiéter d’un saignement de nez ?

Il est crucial de prendre au sérieux un saignement de nez lorsque :

• Il persiste malgré des tentatives de compression ;
• Il est fréquent et abondant ;
• Il ne cesse pas après 10 minutes de compression des fosses nasales.

Dans ces situations, il est conseillé de consulter un médecin qui pourra juger de la nécessité d’une visite chez un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Ce spécialiste évaluera les causes potentielles du saignement en se basant sur l’historique médical du patient, les circonstances du saignement, et sa nature (abondance, fréquence, durée). Un examen spécifique des fosses nasales, appelé rhinoscopie, sera pratiqué pour diagnostiquer précisément et proposer un traitement adapté.

En cas de saignement sévère, les services d’urgence (15 ou 112) doivent être alertés si le saignement est :

• Intense, s’écoulant des deux narines et de l’arrière-gorge ;
• Accompagné de symptômes tels que pâleur, vertiges, sueurs, tachycardie, anxiété, ou agitation ;
• Lié à l’utilisation de médicaments anticoagulants ou antiagrégants ;
• Suit un traumatisme important comme un accident de la route ou une chute sévère.

Quelles conditions médicales peuvent induire un saignement de nez ?

Un saignement de nez peut indiquer la présence d’une maladie mineure ou d’une affection plus sérieuse.

Les causes de saignement de nez peuvent être variées et incluent :

• Infections et inflammations (comme la rhinite ou rhinosinusite) ;
• Allergies (comme la rhinite allergique) ;
• Causes traumatiques (grattage, interventions médicales ou accidents) ;
• Effets secondaires de médicaments ou de substances toxiques (anticoagulants, corticoïdes, AINS, sprays nasaux, drogues) ;
• Tumeurs (bénignes ou malignes et métastases) ;
• Anomalies des fosses nasales (perforation ou déviation de la cloison nasale) ;
• Troubles de la coagulation (comme l’hémophilie) ;
• Hypertension artérielle ;
• Maladies vasculaires (telles que la maladie de Rendu-Osler) ou systémiques (comme la sarcoïdose) ;
• Carences nutritionnelles (manque de vitamines C ou K, par exemple).

Cette liste, bien que non exhaustive, donne un aperçu des diverses causes pouvant expliquer un saignement de nez occasionnel ou récurrent. Un saignement est considéré comme grave lorsqu’il est abondant avec un écoulement postérieur et/ou qu’il ne s’arrête pas spontanément après mouchage et compression du nez.