Des changements d’humeur marqués, un désintéressement pour les activités habituelles, une anxiété accrue… ces symptômes mentaux sont typiques du trouble dysphorique prémenstruel, une version intense du syndrome prémenstruel. Décryptage des symptômes et des traitements liés à ce trouble affectant 3 à 8% des femmes en âge de procréer.
Origines du trouble dysphorique prémenstruel
Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est marqué par des signes psychologiques et psychiatriques qui apparaissent durant la dernière semaine de la phase lutéale et s’améliorent au début de la phase folliculaire. Ce désordre a été identifié relativement récemment, en 1953, lorsque les médecins Raymond Greene et Katharina Dalton ont introduit le concept de syndrome prémenstruel, comprenant une série de symptômes physiques et psychiques associés au cycle menstruel.
La recherche actuelle sur le TDPM se concentre sur des causes neurobiologiques et neuroendocrinologiques, mettant en cause le système nerveux central et le système génital et endocrinien de la femme. Des études plus récentes suggèrent également que le TDPM pourrait être lié à une diminution des niveaux de sérotonine.
Symptômes du trouble dysphorique prémenstruel
Dans le manuel diagnostique des troubles mentaux (DSM-IV), il est recommandé de distinguer le TDPM du syndrome prémenstruel (SPM). Ce dernier, plus courant, concerne principalement les symptômes physiques et les légères fluctuations de l’humeur, tandis que le TDPM est caractérisé surtout par des symptômes psychiatriques.
Les symptômes principaux du TDPM, comparables en gravité à une dépression majeure, bien que plus courts en durée, incluent :
- Des sautes d’humeur dépressives ;
- De l’anxiété ;
- Une instabilité émotionnelle et de l’irritabilité ;
- Des difficultés de concentration ;
- Des accès de colère imprévisibles ;
- Une perte d’énergie et une fatigue intense ;
- Des modifications des habitudes alimentaires et du sommeil ;
- Un désintérêt pour les activités professionnelles et sociales.
Pour poser le diagnostic et le différencier d’un trouble bipolaire de type I à cycles rapides, il est nécessaire d’avoir une période sans symptômes d’au moins une semaine après les menstruations. Habituellement, le médecin demande à sa patiente de noter les symptômes pendant deux cycles menstruels consécutifs.
Traitements naturels et médicamenteux
Exercice physique et sport
Les études sur ce sujet, quel que soit le type d’activité physique pratiquée, montrent une nette amélioration des symptômes psychiques et physiques associés au TDPM.
L’exercice physique, en augmentant les niveaux d’endorphines (hormones et neurotransmetteurs) dans le corps, réduit la libération de l’hormone lutéinisante (LH) et améliore l’humeur.
Alimentation
Les conseils alimentaires consistent à réduire la consommation de sel, de sucre, d’alcool et de caféine. Des essais cliniques ont également montré qu’une supplémentation en calcium et en magnésium peut atténuer la rétention d’eau, les douleurs abdominales et les symptômes psychiques.
Médicaments
Si après 2 à 3 mois, les symptômes persistent malgré les mesures naturelles (alimentation, exercice), un traitement continu ou intermittent à base de psychotropes, notamment des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), peut être envisagé.
En cas d’échec du traitement, le professionnel de santé peut prescrire un traitement hormonal. Toutefois, certains traitements réduisent de manière continue les niveaux d’œstrogènes, exposant ainsi les patientes à un risque accru d’ostéoporose en cas de traitement prolongé.
Une psychothérapie, en particulier une thérapie cognitivo-comportementale, sera recommandée comme traitement complémentaire.
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